Méga-bassines, méga-méthaniseurs, même logique, même aberration. Alors que tous les signaux écologiques sont au rouge, alors que nous savons que l’avenir de l’agriculture passera non par une course en avant industrielle mais par une agroécologie paysanne, les chevaliers blancs de l’agro-industrie (Dijon Céréales), dans une alliance objective avec un pétrolier (Shell), cherchent à imposer un projet anachronique et destructeur. Le méga-méthaniseur de Cérilly est le triste symbole d’un logiciel périmé, celui qui fait de l’agriculture le réservoir facile des plu-values de l’industrie, prolétarisant toujours un peu plus les agriculteurs eux-mêmes, détournant toujours un peu plus la fonction nourricière des terres, détruisant toujours un peu plus la biodiversité, les sols et le potentiel agronomique de nos territoires.

Dès la création du comité local des Soulèvements de la Terre à Mâlain, nous avons collectivement considéré cette lutte contre le méga-méthaniseur de Cérilly comme centrale. C’est pourquoi, nous serons présents le 3 juin aux côtés du collectif « Méga-méthaniseur, ni ici ni ailleurs », aux côté de la Confédération Paysanne, aux côtés des habitants du châtillonais qui ont l’espoir que leur territoire puisse trouver un avenir ailleurs que dans ce genre de projets. Nous invitons tous les citoyennes et citoyens sensibles aux enjeux écologiques et favorables à une agriculture nourricière, à venir se rassembler de façon festive et pacifique le samedi 3 juin à 11h à Châtillon-sur-Seine. Ensemble, répondons présent, nombreuses et nombreux, à l’appel du Busard cendré.

 

L’appel du Busard cendré

 

On m’appelle Busard cendré. Je suis un rapace emblématique vivant sur ce territoire châtillonnais.
Je suis, comme beaucoup d’autres espèces nichant dans les cultures céréalières, très menacé par certaines pratiques agricoles. Nous ne sommes plus que quelques couples nicheurs, peu d’entre vous nous connaissent car nous sommes discrets. Nous faisons notre nid au sol, cachés dans les grandes cultures, d’avril à juillet. Avant leur envol, nos poussins sont très vulnérables et peuvent être détruits par les machines des humains lors des fauches
ou des moissons.
Le méga-méthaniseur imposant la culture massive de seigle, 5400 hectares récoltés vert en mai, va encore davantage nous mettre en danger, puisque à cette époque nos poussins sont incapables de voler !

Pourtant nous apportons une aide précieuse à l’agriculture puisque nous nous nourrissons principalement de petits mammifères, campagnols surtout. Nous sommes sur la liste rouge des espèces protégées au niveau mondial et pourtant, la méthanisation industrielle risque de nous éliminer pour toujours.

Tout naturellement, je me joins, pour protéger les miens, au collectif « MEGA-méthaniseur, ni ici ni ailleurs » et demande l’annulation de ce projet fou d’usine à gaz, pour la survie de mon espèce et pour demander un avenir agroécologique sur mon territoire.

 

 

Quelques ressources :