Automne 2018 : début de la procédure d’appel contre les brevets sur l’orge et la bière…

La bière, un plaisir qui remonte au début de la civilisation ! Depuis des millénaires, nous utilisons de l’orge pour fabriquer de la bière. Pourtant, l’Office européen des brevets a accordé en 2017 deux brevets (le EP2384110 et le EP2373154) à Heineken (Pelforth, Desperados, etc.) et Carlsberg (Kronenbourg, 1664, etc.) pour de l’orge brassicole obtenue par mutagenèse. Les deux brevets leur permettent d’utiliser de l’orge génétiquement modifiée afin, selon les deux marques, de créer de nouvelles saveurs pour leurs bières.

Le Syndicat national des brasseurs indépendants et plusieurs organisations environnementales ont demandé le retrait des brevets. Une pétition avaient été lancée en janvier 2017 demandant à récupérer notre bien commun : l’orge. « Grâce à ces brevets, ces multinationales contrôlent désormais tout le processus : depuis l’orge jusqu’à la pinte de bière, expliquent les brasseurs. C’est totalement honteux que ces sociétés-rapaces puissent prendre possession d’une tradition qui existe depuis plusieurs milliers d’années. De plus, en leur accordant ce brevet, l’Office européen des brevets viole les lois de l’Union Européenne. Et cerise sur le gâteau : pour chaque brevet que l’Office européen des brevets accorde, il touche une redevance ! »

Au cours des années passées, l’Office européen des brevets n’a cessé de délivrer des brevets sur les végétaux. Le périmètre couvert par ces brevets est énorme : dans le cas présent, il concerne l’orge, les méthodes de brassage et la bière. De plus, le brevet couvre toutes les orges brassicoles qui ont les mêmes caractéristiques, indépendamment de la façon dont on les a fait pousser. Cela signifie que les brasseries industrielles se feraient des bénéfices à plusieurs reprises : en vendant des semences d’orge aux agriculteurs tout d’abord, en leur achetant la récolte d’orge ensuite, puis en vendant la bière aux consommateurs. Ils ont le contrôle de l’intégralité du processus : depuis le champ d’orge jusqu’au bar à bières…

Source :

https://reporterre.net/Heineken-et-Carlsberg-etudient-des-bieres-aux-OGM-caches

https://act.wemove.eu/campaigns/non-brevets-sur-la-biere