L’hiver touche à sa fin et le printemps pointe le bout de son nez. Pour l’élevage des brebis, cela sonne la fin de la période calme et le début des agnelages. Les saisons rythment l’année et le travail. Bientôt la reprise de la traite et la transformation quotidiennes du lait. C’est avec enthousiasme que j’approche cette quatrième année qui, je l’espère, sera plus douce et apaisée que la précédente.
Mais que s’est-il passé cet hiver ?
Du bricolage encore et toujours
Cet hiver, il a fallu refaire un mur de la bergerie qui avait été abîmé suite à une légère collision avec le tracteur. L’occasion d’enlever les anciens murs pour les remplacer par un beau bardage bois. Petit à petit le bâtiment refait peau neuve.
Le quai de traite, comme tous les ans, passe sous la brosse et l’huile de lin. Cet outil indispensable au quotidien doit être bichonné ! Il n’a pas été épargné l’année dernière entre la pluie et la boue amenée par les brebis. Je répare une rampe par ci, je repeins par là. Et hop, on est prêtes pour la nouvelle saison.
Côté fromagerie, c’est le sol qui s’est refait une beauté. Abîmé par les nombreux passages, les gouttes de petit lait et les nettoyages à répétition, il retrouve une jeunesse et une couleur plus joyeuse!
Expérimentation et formation : cap vers l’avenir
L’hiver est l’occasion de prendre un peu de temps pour se pencher sur mes pratiques:
- les soins aux animaux : une formation sur le parasitisme et la santé animale m’ont aidée à faire le point sur mes pratiques, identifier des problèmes présents sur le troupeau et améliorer mes connaissances. Une des nouveautés pour 2025 : les agneaux auront le droit à une lampée de kefir à la naissance et la litière sera régulièrement aspergée de kéfir pour ensemencer en bonnes bactéries !
- la fromagerie : j’ai eu l’occasion de participer à une formation sur la fabrication de tomme. De quoi avoir plein de nouvelles idées pour la transfo et échanger avec des collègues.
Et côté expérimentation agronomique ?
L’année dernière, nous avions déjà pu tester le pâturage des brebis sur les céréales en hiver avec Cyril. Rebelote cette année, les agnelles de renouvellement (qui ne mettront bas que l’an prochain) séjournent depuis début février dans une parcelle de blé à l’entrée du village.
L’idée ? Elles mangent le blé ce qui l’incite à taller, à repousser plus vigoureusement après un petit stress. Elles en profitent pour manger les plantes compagnes, apporter des bactéries au sol et de la matière organique par les déjections. On dit souvent que les ruminants ont un broyeur à l’avant et un épandeur à l’arrière. Résultat de l’expérience cet été, à la moisson!
Prendre soin des brebis en gestation et préparer la nouvelle saison
L’agnelage approche à grand pas, il faut bichonner les brebis qui, pour certaines, vont agneler pour la quatrième fois. Les ventres s’arrondissent, les mamelles grossissent…
La traditionnelle tonte de printemps est en cours : les brebis sont « écussonnées ». Cela signifie que je coupe la laine de l’arrière-train à l’aide de ciseaux de tonte.
La cure de minéraux est indispensable pour qu’elles puissent produire l’extraordinaire colostrum : le premier lait qui fera l’immunité des agneaux.
Tic, tac, tic, tac… Les agneaux devait pointer le bout de leur nez à partir du 1er mars. Le premier est arrivé le 26 février. Ne sont-ils pas mignons ces agneaux croisés Thone et Marthod ?
Cette année, l’agnelage a lieu en bâtiment pour des raisons pratiques et surtout d’organisation familiale. J’appréhende les difficultés que je pourrai rencontrer mais pour l’instant je dois avouer que c’est un grand confort !
Comme d’habitude, les agneaux vont rester sous les mères un mois avant d’être séparés la nuit. Je trairai alors le matin pour fabriquer le fromage qui devrait faire son retour début avril. Nous rejoindrons alors les prés si le temps le permet !
A bientôt
Coline / 06 81 98 37 91