Alimentons notre territoire

Appel – Agir pour une Transition Alimentaire et Agricole en Ouche & Montagne

L’échéance des élections municipales approche (15 & 22 mars 2020), sera-t-elle un moment de sursaut politique pour faire face aux immenses défis écologiques et sociaux qui s’imposent à nous ? Donnera-t-elle lieu à une discussion, à une co-construction autour d’un projet territorial à la hauteur de ces défis ? Notre collectivité et ses élu.e.s, actuel.le.s et futur.e.s, ont-ils pris la mesure de la nécessité d’enclencher dès maintenant une véritable transition agricole et alimentaire sur notre territoire ?

Habitant.e.s, agriculteurs-trices, associations du territoire Ouche & Montagne, nous avons déjà engagé, à notre échelle, cette transition, elle s’incarne par le biais de multiples initiatives (acquisitions de terres agricoles pour l’installation de jeunes agriculteurs, création de circuits courts – épicerie coopérative, AMAP ou autres –  sensibilisation des citoyen.ne.s et élu.e.s pour la reprise en main publique de la gestion de l’eau, … ); mais nous savons aussi que sans un engagement et une volonté politique forte des collectivités, à l’échelle territoriale, nous ne pourrons amplifier significativement ce mouvement.

C’est pourquoi nous décidons de lancer un processus de rencontres et de réflexions partagées, pour co-construire une politique territoriale ambitieuse de transition alimentaire et agricole. L’approche des élections municipales n’est pas une fin en soi mais seulement une possibilité, que l’on souhaite ouvrir, d’inscrire clairement ce sujet dans l’espace public sur notre territoire. La finalité première reste pour nous la mise en place d’actions concrètes.

⇒ Cette transition agricole et alimentaire est plus que nécessaire

  • Pour faire face aux défis climatiques et écologiques: en 50 ans, les températures ont augmenté de 0.9°C dans la zone de Dijon et 1.6°C en Saône et Loire (INSEE 2019). La Côte d’Or a battu son record de chaleur en 2019 avec 42,1°C (Météo-France). Ce même été, la sécheresse a atteint ses records dans la quasi-totalité de la Côte d’Or : 15 sous-bassins sur 18 ont été déclarés en situation de crise entraînant des restrictions d’eau. Et il ne s’agit là que d’une infime partie des dérèglements qui nous attendent, ici et ailleurs ;
  • Pour faire face aux défis du renouvellement des générations dans le domaine agricole : d’ici 2026, 30 % des paysans en activité atteindront l’âge de la retraite. Actuellement, dans la plupart des régions, 1 agriculteur sur 2 n’est pas remplacé ;
  • Pour faire vivre une ruralité vivante et non inféodée à la métropole dijonnaise ;
  • Pour nourrir sainement et écologiquement les élèves de nos écoles et collège parmi les quelques 1 500 enfants scolarisés dans la Communauté de Communes Ouche et Montagne (école et collège). Alors qu’en 2017 en France, la part du bio dans la restauration collective représentait 3 %, elle devra s’élever obligatoirement à 20 % en 2022 (loi Egalim).

 

⇒ Cette transition agricole et alimentaire est possible, ici et maintenant, et voici d’ores et déjà quelques propositions que nous vous soumettons et souhaitons mettre en débat

  • Création d’une commission transversale et ouverte « agriculture & alimentation » au sein de la communauté de communes Ouche et Montagne avec pour objectif la mise en place progressive durant le mandat d’un Projet Alimentaire Territorial co-construit et partagé ;
  • Création d’un pôle d’initiatives territoriales pour la transition agricole et alimentaire : lieu mutualisé et multi-usage de production, de transformation et de stockage à vocation agro-alimentaire pour favoriser la relocalisation alimentaire (notamment pour la restauration collective) ;
  • Agir pour une reconquête de la maitrise collective et durable du foncier agricole ;
  • Soutenir les initiatives de circuits courts et de relocalisation alimentaire ;
  • Accompagner et favoriser les installations paysannes en agriculture biologique sur notre territoire : de multiples projets d’installations (notamment en maraichage biologique) ne demandent qu’à se concrétiser.

Pour porter un tel projet, il nous faudra un élan citoyen important, et des élu.e.s engagé.e.s. C’est pourquoi, nous proposons de créer à l’occasion de cette campagne « Alimentons notre territoire  » :

Une coalition citoyenne « Ouche & Montagne en Commun » : non partisane, réunissant tou.te.s les habitant.e.s souhaitant s’engager dans un cadre démocratique à l’échelle du territoire sur un projet de transition sociale et écologique, sans faire de l’échéance électorale une fin en soi. Pensée comme une plateforme, d’autres campagnes de sensibilisations et d’actions pourront trouver place , comme dans le domaine de l’autonomie énergique.

Pour échanger, contribuer, partager autour de ce projet

Première réunion publique

Le vendredi 31 janvier au Chauffe Savates à 19h00

Suivi d’un apéro et repas partagé

A l’issue de ces premières réunions publiques (d’autres dates et lieux seront décidées collectivement), nous proposerons un grand forum de partage « Alimentons notre territoire »  le dimanche 8 mars à 14h30 à la salle des fêtes de Mâlain

Télécharger l’appel sous forme de tract // Télécharger l’affiche de la soirée


Quelques éléments de réflexions

Données issues du convertisseur PARCEL (https://parcel-app.org)

Sur notre territoire Ouche & Montagne, la surface agricole est de 7 274 ha. Pour une consommation de tous les habitants de ce territoire en 100% relocalisé et 50% bio, il faudrait 4 080 ha en bio et local (dont 130 ha en maraichage), ce qui aurait pour conséquences la création de 100 emplois agricoles directs, et un impact écologique positif important, avec -32% d’émissions de CO2 par hectare. La part de production bio sur notre territoire est actuellement de … 4% (en volume).

=> Dans un système alimentaire territorial et non-industriel, l’empreinte carbone de la production alimentaire est fortement réduite, la biodiversité est préservée, les déchets et le gaspillage alimentaire sont limités. En créant de nouvelles synergies, les acteurs du système alimentaire local – des producteurs et productrices aux entreprises de distribution – deviennent plus autonomes dans leurs décisions et re-créent des liens à l’échelle du territoire, consolidant ainsi la gouvernance locale du système alimentaire.