225 jours ce sont écoulés depuis la première naissance, la première goutte de lait jusqu’au 1er novembre, dernier jour de traite. 8 mois pendant lesquels chaque matin et chaque soir je retrouvais le troupeau pour la traite au pré.

La première saison de lactation est donc finie. Place à l’hiver, la gestation, le repos … pour elles et pour moi. L’heure du bilan viendra bientôt. Pour l’instant un mélange de nostalgie et d’apaisement m’envahit.

Jusqu’à la dernière goutte

Le lait se faisait de plus en plus rare et de plus en plus crémeux. Les commandes AMAPs étant (presque) toutes honorées, je décide donc de tarir toutes les brebis le 1er novembre. Un petit changement de ration et surtout l’arrêt de la stimulation des mamelles suffisent à les tarir gentiment. Ouf, pas de mammite (une inflammation due à l’engorgement des mamelles).

Les brebis ont pu profiter d’une belle fin de saison grâce à une repousse de l’herbe incroyable, des journées douces et ensoleillées. Enfin… Je ne sais pas s’il faut s’en réjouir.

Retour au bercail

Une fois cette belle repousse mangée, il était temps de rentrer. L’herbe ne poussait plus guère, les journées de brouillards et l’humidité commençaient à gêner les brebis. Alors direction la bergerie : un dernier trajet bien entourées. Elles retrouvent une aire paillée, les bouchées de foin, les sorties autour du bâtiment. De mon côté, je reprends la fourche !

Et j’aurais toujours autant plaisir à vous accueillir pour la distribution du foin : vers 8h30 ou 17h30 au 27 rue Gaudot ! ( sauf le vendredi)

 

 

Des semis en équipe

Cette année, je découvre de plus près le travail du sol et la mise en culture dans l’objectif d’être 100% autonome sur l’alimentation des brebis. Grâce au collectif paysan de Mâlain, j’ai non seulement accès à du foncier, du matériel (certes pas tout neuf mais parfait pour les surfaces cultivées) et surtout plein de bons conseils et de l’entraide !

4 ha ont été semés cette année en céréales et protéagineux pour alimenter les brebis en lactation. Et de nouvelles prairies temporaires seront semées pour du foin de qualité. Le tout dans une rotation bien pensée avec les céréales et autres cultures des collègues. Décidément, on ne cesse jamais d’apprendre dans ce métier.

 

 

 

 

 

Un hiver de bergère

Mais au fait, ça ressemble à quoi un hiver de bergère ? Que vais-je bien pouvoir faire pendant 4 mois ? Lactation ou pas, fromages ou pas, il faut bien nourrir et veiller sur ces bêtes. Tous les matins et tous les soirs, la fourche danse pour distribuer le foin et pailler. Mais aussi soigner les bobos, nettoyer les abreuvoirs, sortir ces mesdames …

 

L’hiver c’est aussi l’occasion de faire tout ce qu’on a laissé traîné : la mécanique, le bricolage, l’administratif ; réparer ceci, améliorer cela etc. Sans compter tous les beaux projets collectifs à mener : la SCIC, la création d’une AFOCG locale, le soutien de nouveaux installés et j’en passe.

Mais surtout … c’est le moment idéal pour se reposer un peu, voir la famille, travailler la laine, randonner, lire et profiter avant la nouvelle saison.

 

Mot de la fin

« Le temps ne passe plus de la même manière … Quant aux dates ! Le 12 ou le 17, ça ne change pas grand chose, il faut trouver un bon pâturage, mettre de l’eau, féliciter le chien qui a bien travaillé, profiter de la douceur du soir ou de la lumière du jour. Le temps est d’abord cyclique et fait d’immédiateté, le temps à venir est plein de brebis et d’agneaux, de joie, de rencontres et d’efforts. Cela suffit à remplir chaque journée et une année entière »

Florence ROBERT – Bergère des collines.