Le thème de ce 3ème rendez vous
Projet Alimentaire Territorial
Le jeudi 8 février à 20h00 à Longecourt-lès-Culêtres
Le Chaudron paysan / présentation – Paysans et non-paysans, nous souhaitons nous rassembler, nous rencontrer, nous renforcer pour remettre l’agriculture et l’alimentation au coeur d’une préoccupation citoyenne commune. Dans cette démarche, nous comprenons l’importance d’un changement culturel et d’une ré-appropriation des savoirs. Le Chaudron paysan en est l’expression : itinérant, ouvert, engagé, il est un lieu de débat, de réflexion et construction autour des alternatives agricoles et alimentaires.
Le Chaudron paysan / historique – Suite au forum de l’installation paysanne alternative du dimanche 27 août pendant le festival Atout bout d’champ à Mâlain, nous sommes plusieurs à avoir eu l’envie de continuer à tisser des liens, notamment en s’organisant un peu mieux pour échanger sur nos projets, pratiques, envies communes. Constat ayant été fait lors de ce forum qu’il nous manque cruellement des lieux d’échanges, de réflexions et d’accompagnement autour de la paysannerie (bio, citoyenne, …). L’idée de lancer des cafés paysans itinérants a été évoquée, notamment en prenant appui sur les deux cafés associatifs, Le La Itou à Mont Saint-Jean et le Chauffe Savattes à Mâlain (café associatif de RISOMES).
Le Chaudron Paysan / fonctionnement – Nous choisissons ensemble les thèmes de nos rencontres et l’un d’entre nous (ou un binôme) se charge de préparer l’introduction à la discussion. Des documents (livres, articles, vidéos, …) peuvent servir de support pour la présentation et pour les participants. La discussion est ensuite libre, chacun apportant sa contribution pratique ou théorique, pratique et théorique.
Les rencontres publiques du Chaudron paysan sont ouvertes à toutes et tous
Contact : chaudron-paysan@alternatives-agriculturelles.fr
Quelques informations sur le thème de la 3ème rencontre (Léo C.)
La reconnaissance des PAT dans la loi date de 2014. La plupart sont aujourd’hui pilotés pas des institutions (souvent des agglo ou des conseils dépt), où la démocratie alimentaire n’est pas vraiment à l’ordre du jour, où la dimension citoyenne/participative est absente et où l’engagement paysan est plutôt du côté des chambres … (ce qui fait que l’on est plutôt dans la transition molle que dans la rupture …).
En guise de synthèse, je dirais qu’un PAT devrait être l’occasion de :
– réduire l’empreinte écologique de l’alimentation sur notre territoire (au niveau de la production agricole, de la transformation, de la distribution et de la consommation ; notamment dans la restauration collective)
– favoriser une démocratie alimentaire (pour que les orientations et les décisions concernant l’alimentation fassent l’objet d’un concertation citoyenne et de projets co-construits et portés conjointement entre paysans, citoyens, opérateurs, collectivités)
– promouvoir l’installation de paysan-ne-s nombreux-ses sur nos territoires dans le cadre d’une agriculture viable, nourricière, diversifiée et vivante
– renforcer l’autonomie alimentaire des habitants d’un territoire (et donc réduire l’emprise de la grande distribution)
– renforcer l’autonomie intellectuelle des habitants sur les questions alimentaires
– favoriser les mutualisations (ex. : ateliers de transformations, plateforme de collecte de produits bio, réseau d’épicerie, …)
– permettre au plus grand nombre d’accéder à une alimentation de qualité (enjeu de santé et d’équité sociale)
– valoriser et faire connaitre les initiatives de notre territoire en matière d’alternatives agricoles et alimentaires (fermes, épiceries, circuits courts, …)
A ma connaissance, aujourd’hui il n’existe pas de PAT portés par la société civile auto-organisée, dans une alliance entre citoyens, paysans et collectivités. Les PAT « abouti » font l’objet d’un dispositif de reconnaissance par le ministère de l’Agriculture. Pourquoi s‘inscrire dans une démarche de PAT ? Pour bénéficier de financements qui peuvent aider à mettre en place les actions souhaitées (ex. : un atelier de transformation fromagère, une épicerie coopérative, une plateforme d’approvisionnement des cantines scolaires, un programme d’éducation au gout, aider les installations paysannes, piloter un diagnostic foncier territorial, ….). Bien sur on peut aussi faire sans cette reconnaissance et ces financements, l’idée de projet alimentaire territorial étant issue de « nos rangs » comme revendication de longue date des mouvements pour une agriculture et une alimentaire alternatives (c’est un peu comme l’agro-écologie …).
Un projet de PAT peut se faire sur la base d’un diagnostic territorial partagé (état des lieux de l’existant, les problématiques, les acteurs, les marges de main d’oeuvre, …) ; ça peut être la première étape et il me semble que sur ce point aussi, il y a un enjeu politique car il n’y a pas de neutralité dans la façon de faire un diagnostic et dans le choix des acteurs qui le feront. Tout diagnostic est politique, et je crois s’il est confié à l’expertocratie dominante, c’est mal partie ! Une autre façon de faire est de partir non pas d’un état des lieux mais d’un futur souhaité (et souhaitable) et d’envisager ensuite le chemin à parcourir pour l’atteindre.