mise à jour du 19 novembre : L’élevage de poules plein air est en danger, menacé par des restrictions inadaptées au maintien d’une agriculture paysanne en aviculture. On marche sur la tête, ou plutôt, on perd la poule !
- Sommes-nous prêts à voir des éleveurs et éleveuses en détresse mettre la clé sous la porte et jeter l’éponge ?
- Sommes-nous prêts à accepter que les animaux soient abattus par principe de précaution ?
- Sommes-nous prêts à accepter que les animaux ne sortent plus ?
- Sommes-nous prêts à manger exclusivement des œufs et volailles issus de l’industrie ?
Ensemble, Sauvons le plein air et le bio !
le 13 novembre,
Le collectif de Risomes a rencontré Myriam, paysanne de la Cocotte d’Or, pour échanger sur le contexte actuel d’élevage avicole et ainsi mieux comprendre ce nouveau problème de la production alimentaire agricole qui se pose à nous. De nouvelles mesures très strictes et en contradiction avec le cahier des charges de l’élevage de pondeuses bio et celui de plein-air sont prises par le gouvernement au niveau national. Il remet en cause les choix des éleveurs et éleveuses avicoles de s’inscrire dans une agriculture paysanne qui promeut, pas moins et à la fois,
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Le bien-être animal,
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La vie des éleveurs et les droits des travailleurs, travailleuses,
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L’écologie et le respect des générations futures
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Une production saine et goûteuse.
Ces mesures sont motivées par une lutte contre la grippe aviaire, certes indispensable. Mais elles sont pensées pour un système de production industrielle des produits avicoles (œufs, foie gras, canards, poulets).
Ces mesures ignorent les conditions d’élevage des fermes telles que celle de la Cocotte d’Or créé par Myriam et dont nous sommes les citoyen.nes. consommateurs.
Petit point grippe aviaire
définition : La grippe aviaire est une maladie virale qui sévit chez les oiseaux, et dont le taux de mortalité est très élevé chez les oiseaux d’élevage (poulet, oies, etc.). Si la plupart des virus aviaires n’infectent pas l’homme, certains sous-types parviennent parfois à franchir la barrière des espèces : c’est le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme et présent en Asie. A l’heure actuelle, la transmission du virus ne se fait que de l’animal à l’homme, mais les autorités sanitaires redoutent une évolution du virus vers une forme transmissible d’homme à homme, porte ouverte à une pandémie. (source : https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/grippe-aviaire )
Comment se propage la maladie ?
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Par les animaux sauvages (oiseaux migrateurs ou bien ceux localisés autour des élevages), plusieurs études ont regardé les risques de contamination par le facteur d’animaux sauvages. Si le risque n’est pas nul, les mécanismes sont connus et ils peuvent être encore drastiquement limités.
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Par la structuration de la production en France en filière industrielle. C’est à dire par un grand nombre d’animaux par lieux d’élevage, ces lieux d’élevage étant eux-mêmes nombreux et spécialisés, distribués sur un petit territoire (notamment le sud-ouest) un lieu de production réalisant une étape, il y a nécessairement une circulation des animaux vivants entre les différents lieux de production. Ces différentes concentrations sont un facteur très aggravant du risque de contamination et de prolifération épidémique de la maladie.
Situation en France
Depuis plusieurs années, la France connaît des épisodes de contamination des élevages avicoles par la grippe aviaire. Notamment dans le sud-ouest où le système d’élevage est majoritairement industrialisé et interdépendant, l’organisation est en filière : un lieu de production « produit » de nombreux poussins, puis ils sont transportés dans le lieu de production suivant qui va les faire grandir, puis ils vont par lot dans le lieu suivant qui gave les canards, pui un autre qui les abats, un autre les transforme … bref : la caractéristique de cette filière est une concentration de palmipèdes et volaille dans un lieu de production (bien souvent plusieurs dizaine de milliers d’individus) une concentration des lieux de production spécialisés dans une étape, des transports nombreux entre ces lieux.
Cette organisation en filière industrielle multiplie les risques d’extension massive et rapide en épidémie du moindre cas de grippe qui apparaît.
Donc actuellement en France, les risques majeurs sont dans le sud-ouest du fait de la mise en place de la filière industrielle dans cette région.
Les mesures prévues
Face à cette situation de risque réel, le gouvernement met en place des mesures sanitaires qui sont extrêmement contraignantes pour les élevages plein-air et les élevages bio.
Les mesures imposées depuis le 5 novembre 2021
Il y a obligation au confinement des volailles et palmipèdes pour toute la France dans les bâtiments d’élevage. Les animaux ne peuvent plus sortir sur les parcours comme d’habitude en bio et plein air.
La seule exception est la permission d’un parcours réduit uniquement pour les bâtiments de moins de 120m2 (le parcours doit être réduit à 0,5 m2 par poule au lieu des 4 m2 actuellement).
Concrètement, cela voudrait dire qu’à la Cocotte d’Or, les poules ne pourraient plus sortir dans les parcours.
Ces mesures sont inadaptées
Si, comme nous,vous avez compris que le problème vient surtout de la structuration de la production en filière avec une trop fortes concentrations d’animaux et de trop nombreux voyages d’animaux vivants engendrant une dissémination du virus et potentiellement un possible épidémie, alors, vous avez compris que le confinement n’est pas La solution pour lutter efficacement contre les risques de grippes aviaires tout en intégrant les conditions d’élevage du plein-air et du Bio. Cette solution n’est viable que pour la filière industrielle qui confine déjà.
Pour les élevages qui ont fait d’autres choix que la production industrielle avec une concentration animale trop forte, ceux qui ont fait le choix du plein air et de la bio, le confinement apportera beaucoup plus de problèmes que n’apportera de solution et de sécurité sanitaire.
Ces mesures sont imposées à tous les élevages sans distinction.
Pire encore, ces mesures mettent en péril les élevages comme celui de la Cocotte d’Or
Ces mesures édictées pour la production industrielle rendent impossibles l’élevage plein-air et bio, puisque sans parcours plein-air, il n’y a plus ni élevage plein-air, ni élevage bio.
La sortie sur le parcours n’est pas seulement un supplément, une variable d’ajustement à ce type d’élevage, que l’on pourrait aisément ouvrir ou fermer. Ces grands parcours plein air sous les arbres sont la structuration même de la ferme de la Cocotte d’Or, leur remise en cause par une limitation drastique de la sortie des poules remet en cause l’ensemble du cadre de vie des animaux nécessaire à leur bien-être et donc l’équilibre de l’élevage. Ces choix d’élevage respectant le bien-être animal que nous soutenons et que nous voulons en tant que consommateurs vont disparaitre si les mesures demeurent. Nous ne pourrons plus trouver des œufs bio de plein-air.
Que Faire ?
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lire et faire lire l’information, en parler autour de soi. Dans cette optique, le collectif a décidé de s’associer à Myriam pour écrire une page d’information. N’hésitez pas à nous écrire, à échanger.
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Nous pensons que ce type de mesures attaquent directement les choix d’alternatives agricoles que nous soutenons et pour privilégier ouvertement la production industrielle d’exploitation agro-alimentaire qui va à l’encontre de l’écologie, de l’humanité, du bien être animal et de nos choix que nous faisons vivre à Risomes, au GFA et sur le lieux du 28 rue de la Gare.
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Faisons entendre par nos engagements citoyens multiples, auprès de nos familles, nos amis, nos élus… nos choix pour des productions agricoles, humaines, généreuses, écologiques.
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Rejoindre la mobilisation des éleveurs le lundi 15 novembre à Louhans, place de la charité à 10h30
Quand une loi est inadaptée, c’est au parlement de l’amender…
Existe-t-il une organisation syndicale susceptible de faire entendre nos arguments à nos députés, sénateurs et ministre?